Le Bénin, Afrique Généreuse

L’arrivée d’une  micro-conserverie, don du fonds de dotation Entr’aide d’Armorique,  sur le site de Parakou va permettre de répondre à une demande forte de nos partenaires au Bénin de conservation et de transformation des denrées alimentaires périssables, tels les ananas et les mangues.

micro-conserverie
micro-conserverie

L'objectif de ce projet était de permettre la conservation de denrées alimentaires dans un pays où les possibilités de conservation par le froid sont peu répandues voire inexistantes. Le projet se termine et en voici les conclusions.

LES PLUS

  •         La réponse à un besoin exprimé de la population en l’absence de moyens de conservation et aussi de la saisonnalité de certaines productions
  •         La fourniture par notre partenaire « Entraide Armorique » d’un conteneur équipé d’un appareil de mise sous vide et d’un appareil pour stériliser les produits dans un espace protégé ainsi que d’un appareil pour le conditionnement de la tomate, sur un terrain partagé par une autre structure aidée par France Bénin Vendée (l’ASMERP).

Puis nos actions FBV :

  •         La construction de bâtiments autour du conteneur pour respecter la marche en avant
  •         L’isolation maximale de la structure (plafonds, portes, fenêtres)
  •         La mise à disposition d’un forage en eau potable (aide de la Fondation)
  •         La mise en place d’une coopérative de femmes et des réunions régulières de travail
  •         La mise à disposition de moyens : électricité, gaz, sachets, tenues complètes de travail, petit matériel
  •         Le financement des premiers approvisionnements
  •         La mise en place des conditions d’approvisionnement stables
  •         La formation en plus de la mise en route : 2 déplacements des fournisseurs du prototype de France sur le fonctionnement, la maintenance et les règles d’hygiène
  •         Les démarches d’enregistrement et de demande d’agrément.

LES MOINS : LE MONTAGE DU PROJET BEAUCOUP PLUS LONG QUE PRÉVU

  •         Les préparatifs :

o   L’opportunité imprévue pour nous au départ de l’arrivée de l’outil au Bénin en urgence

o   Le site existait mais il a été nécessaire de construire autour du conteneur un bâtiment et un forage

o   La création d’une coopérative de femmes avec des démarches administratives longues, des modifications de la réglementation fréquentes et des interlocuteurs différents

o   La période covid

o   La complexité et les évolutions administratives dans la constitution du dossier d’agrément et son délai d’instruction.

  •         La culture locale alimentaire : des réticences de la population lors de tests réalisés par les femmes notamment sur la mangue et le poulet.
  •         Les traditions humaines et culturelles : nous intervenons très régulièrement sur les habitudes humaines et culturelles concernant le comportement des hommes qui, pour des raisons religieuses et/ ou patriarcales historiques, ont énormément de mal à laisser la prise de décision aux seules femmes de la coopérative.
Micro-conserverie
Micro-conserverie
micro-conserverie
micro-conserverie

L’historique :

Ayant exercé la profession de fabricant de conserves en Bretagne pendant plus de 50 ans, Jean-Jacques HENAFF s’est intéressé à la question et s’est rendu au Bénin au mois de mars 2009 afin d’étudier une solution adaptée aux conditions locales. Il a alors imaginé une micro-conserverie dont le matériel technique serait logé dans un conteneur maritime de manière à éviter des installations compliquées à réaliser au Bénin.

Mais  l’idée  de  ce  projet de  micro-conserverie  n’aurait  pu  se  réaliser sans les longues relations d’amitié entre Claude DREANO et Jean Jacques HENAFF. Claude DREANO, ingénieur de formation, qui a été pendant de longues années un créateur de matériel innovant pour l’industrie alimentaire, fut aussitôt emballé par le projet et cela donna lieu à la création du Fonds de Dotation Entr'aide d'Armorique (FDEA).

La micro conserverie se présente sous la forme d’un container normalisé et adapté au processus de production et pourvu de matériels neufs, l’ensemble de cet équipement représentant un investissement entièrement financé par FDEA et mis à disposition de France Bénin Vendée.

Jean Jacques HENAFF et  Claude DREANO ont travaillé à construire un équipement très fiable sur le plan technique en respectant les règles exigeantes qui s’imposent à l’industrie alimentaire et en tenant compte des conditions difficiles de fonctionnement locales.

La micro-conserverie  consiste en un petit bâtiment très léger, assemblable à destination,  dans  lequel  vient  s’insérer le conteneur technique. Le principe de « la marche en avant » est respecté ainsi que les conditions d’hygiène tout au long du process.

Installation micro-conserverie
Installation micro-conserverie

LES EVOLUTIONS PAR RAPPORT AU PROJET DE DEPART

Devant les freins et réticences sur les produits poulet et mangue, même si la qualité de la conservation est excellente, nous avons trouvé un produit phare au Bénin qui est le coulis de tomates.

Les femmes vont conserver le savoir-faire sur ces produits ainsi que pour l’ananas mais dans un premier temps, ce ne sera pas la production la plus importante.

 Nous avons sécurisé l’approvisionnement amont de la tomate exclusivement avec des entreprises formelles où le produit est traçable et identifiable : un maraicher de Parakou et une coopérative à Natitingou.

Elles vont assurer un approvisionnement régulier et permettre aux femmes de produire et de pouvoir écouler toute l’année et aussi en période de soudure.

Le débouché local existe et aussi un débouché chez un conserveur grossiste au sud du Bénin qui permettra d’assurer un fonds de roulement pour la coopérative.

EN CONCLUSION

Nous sommes heureux, grâce au Forim et avec l’aide et l’assistance du Conseil des Béninois de France, de pouvoir réaliser cette opération au bénéfice de la population du Bénin.

Le projet est terminé, dans l’attente de l’agrément, mais il va nécessiter notre présence régulière aux côtés de la coopérative à plusieurs niveaux et principalement pour :

  •         Vérifier que les femmes ont la liberté et l’autonomie suffisante pour le fonctionnent de la micro-conserverie
  •         Vérifier le respect des conditions d’hygiène et d’entretien de l’outil
  •         Former la coopérative à la comptabilité et à la gestion simple
  •         Compléter le bâtiment pour bien isoler les process et faciliter les rangements pour le nettoyage.